STADE YVES CONAN

Allocution de Jean Jourden, maire de saint-Péver

Ce stade où nous nous trouvons aujourd'hui, construit il y a une trentaine d'années, n'a pas de nom. On attend que les gens soient morts pour les honorer. Aujourd'hui, nous honorons un vivant. « Je ne me voyais pas baptiser ce stade à ton nom Titif, et ensuite aller arroser ça et toi dans ta boite au cimetière ! Impensable. »

Yves, tu as consacré 50 années de ta vie au football. D'abord en tant que joueur à Bourbriac et à Plésidy, puis comme président du club de Saint-Péver pendant une bonne quinzaine d'années, jusqu'en 2002 – année où l'équipe est montée en promotion de première.

Tu as commencé ta carrière de footballeur à Bourbriac à la Phalange du Mini Briac . Tu y as joué pendant 10 ans. Tu étais polyvalent. Tu as occupé tous les postes sur le terrain, sauf goal. A l'époque il y avait deux clubs à Bourbriac. Ces deux clubs ont fusionné pour devenir l'USB (l'Union Sportive Briacine).

En 1958, tu te maries et tu viens habiter à Saint-Péver. Il faut démarrer la ferme et t'occuper de ta jeune épouse. Pendant deux ou trois ans, le foot est mis un peu en veilleuse.

En 1961, avec ton beau-frère Michel, avec Félix Gautier, l'abbé Janin et quelques autres vous participez à la création de l'E.S.T. (l'Entente Sportive du Trieux) qui regroupait 4 communes – Senven, Plésidy, Saint-Fiacre et Saint-Péver. Tu y as joué trois ou quatre ans, le temps de mettre le club sur les rails.

Au début des années 80, c'était la mode que chaque village ait son terrain et son club de foot. Senven avait déjà quitté l'Entente. En 1981, Saint-Fiacre crée son propre club et à Saint-Péver vous lancez le Club d'Avaugour . Jean Yves Moisan en fut le premier président. D'autres ont suivi, mais tu étais toujours là pour tenir la barre.

Ton charisme, ta patience, ta disponibilité, ton dévouement ont fait que tu as su tenir ce club si longtemps. Les jeunes ont du tempérament mais tu savais y faire.

Etre président, c'était aussi être trésorier et secrétaire, s'occuper du recrutement, des licences, faire l'équipe, faire la feuille de match, même souvent tracer le terrain, aller chercher des joueurs à la gare et les ramener, gérer les coups de fil du dimanche matin, annonçant l'absence d'un joueur… Il fallait presque tout faire. Bien sûr tu étais entouré de quelques fidèles bénévoles - Alain, pour n'en citer qu'un, toujours disponible et qui, entre autres, occupait un poste stratégique important, la buvette.

Et puis il y avait les casse-croûtes d'après matchs et les troisièmes mi-temps. Des instants mémorables. C'était une autre époque.

Et pendant les troisièmes mi-temps, où étaient les femmes ? Thérèse et Marie-Claire étaient à la ferme à s'occuper de la traite.

Yves, nous souhaitons associer ton épouse Thérèse à l'hommage que nous te rendons aujourd'hui. Sans son aide et son soutien tout cela n'aurait pas été possible. Qui lavait les maillots ? Maintenant les maillots ne se repassent plus mais à l'époque, les maillots chiffonnés sortant de la machine, il fallait les mettre à sécher puis les repasser ! C'était le travail de Thérèse. Tu étais au conseil municipal, à Groupama, à la chasse, au foot … Un jour Thérèse t'a dit «  Titif, il faut choisir, le foot ou la chasse, mais pas les deux. » Tu as rangé ton fusil et comme toujours tu as choisi le foot.

Applaudissements pour Thérèse.

En 1997 Tu as eu droit à une citation au Bulletin Officiel de la Jeunesse et des Sports pour services rendus à la cause de la jeunesse et des sports. Aujourd'hui, au nom de la municipalité et des habitants de la commune, j'ai l'honneur de baptiser le stade de foot de Saint-Péver du nom de STADE YVES CONAN.

Réponse de Yves Conan

Je voudrais tout d'abord remercier le Conseil Municipal et le maire qui n'a pas hésité à sortir du traditionnel pour faire dans l'innovation. Je pense que c'est une très bonne idée de donner le nom d'un stade à une personne vivante. C'est préférable d'apprendre de son vivant quelquechose qu'on ne pourrait apprendre plus tard ! Merci Jannot.

En ce jour, j'ai aussi une pensée, sans le nommer, pour quelqu'un qui a contribué au projet de construction de ce terrain, qui m'a aidé pendant de nombreuses années avant de partir vers d'autres horizons pour des raisons professionnelles. J'ai beaucoup regretté ce départ et j'avoue qu'à l'époque le fait de me retrouver "seul" m'a fait un choc. Avec l'aide et le soutien de quelques amis, nous avons tenu le cap puisque nous avons même réussi à monter en promotion de première - fait rarissime pour un petit club comme le nôtre.

Pour vous dire à quel point ce fut parfois difficile, je vous cite cette annecdote. Un jour d'assemblée générale, les journalistes étaient là pour la photo. Nous n'étions que quatre à la réunion, trois en fait, car l'un d'entre nous était extérieur à la commune. Ne pas se décourager !

Pour terminer je voudrais souhaiter beaucoup de courage et d'abnégation aux dirigeants du Trieux Football club et bon vent à l'équipe pour la prochaine saison.